Cette diminution généralisée de la croissance de l’inflation est principalement due au ralentissement de la hausse des prix des aliments, ce qui pourrait alléger la tendance à la hausse des coûts des matières premières pour certains fabricants dans le secteur agroalimentaire.
Cependant, les prix de l’essence - et des logements - continuent d’exercer une pression à la hausse sur l’inflation, affectant ainsi les coûts de transport pour les manufacturiers.
Du côté de la devise nationale, le taux de change moyen pour avril 2024 a été de 1,37 dollar canadien pour 1 dollar américain (1 USD = 1,37 CAD), continuant ainsi la dépréciation du huard face au dollar américain depuis le début de l’année. Cela rendra les exportations canadiennes plus concurrentielles, mais contribuera à augmenter les coûts des importations de matériaux et d’équipements en provenance des États-Unis et du monde.
Pour les manufacturiers présents dans le secteur de la construction, le nombre de mises en chantier au Canada a diminué en avril 2024, atteignant 238 585, soit une baisse de 2,2 % par rapport à mars. Cependant, à Montréal, le nombre total désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier a crû de 41 %, principalement grâce à une hausse de 50 % des mises en chantier de logements collectifs. Cette augmentation à Montréal stimulera la demande de matériaux de construction et de produits manufacturés liés au secteur du logement. L’offre de nouveaux logements doit absolument croître afin de suivre l’évolution rapide de la population, sans quoi les prix de l’immobilier continueront à augmenter substantiellement.
Du côté du marché du travail, le taux de chômage au Canada en avril s’est maintenu à 6,1 %, avec 1,3 million de chômeurs. Au Québec, le chômage a légèrement augmenté pour se stabiliser à 5,1 %, soit le troisième taux le plus faible au pays. La pénurie de main-d’œuvre continue toutefois à se faire ressentir dans le secteur manufacturier québécois, contribuant à la nécessité d’automatiser davantage la production.
En résumé, la politique monétaire restrictive de la Banque du Canada et la conjoncture actuelle continuent à exercer une pression à la baisse sur l’inflation, ralentissant la croissance des prix des intrants. La conjoncture économique semble à propos afin de permettre un début de baisses subséquentes du taux directeur au courant de l’été, potentiellement dès le 5 juin prochain. Un changement de cap qui sera accueilli favorablement par les manufacturiers prévoyant investir à court et moyen terme et qui verront les coûts d’emprunt diminuer.
Rédigé par Miguel Ouellette
